Voici un petit résumé de l'Indonésie.

Sur 6000 îles habitées nous avons pu en faire une dizaine. Nous sommes restés principalement autour de Bali et Lombok.

Dans un contexte un peu tendu (plusieurs attentats sur Surabaya au mois de mai) nous sommes restés dans la culture hindouiste, zen et apaisée de Bali. On a adoré la philosophie du Tri Hita Karana : petites attentions, bienveillance, goûts raffinés...

On reviendra...


Carte identité :


Superficie : 1 904 570 km² ; 5 160 km d’est en ouest et 1 760 du nord au sud, soit presque quatre fois la France.

Nombre d'îles : l'archipel indonésien, le plus vaste du monde, compte 18 306 îles, dont environ 6 000 non habitées. Seul un tiers de ces îles porte un nom !

Population : environ 257 600 000 habitants (estimation 2016).

Âge moyen et espérance de vie : 30 ans et 69 ans.

Capitale : Jakarta (près de 10 millions d'habitants).

Autres grandes villes : Yogyakarta (Java), Surabaya (Java), Medan (Sumatra), Macassar (Sulawesi), Denpasar (Bali).

Monnaie : roupie indonésienne (rupiah).

PIB : 861,9 milliards d'euros (2015).

Langues : le bahasa indonesia (langue officielle), proche du malais, plus de 670 langues ethniques et dialectes. Anglais utile.

Régime politique : régime présidentiel. Président : Joko Widodo (depuis 2014).

Religions : l'Indonésie est le premier pays musulman du monde, avec environ 87 % de la population croyante. L'islam sunnite est officiellement religion d'État, mais les lois républicaines et les lois religieuses restent distinctes. Il y a plusieurs minorités chrétiennes, catholiques et protestantes (10 % au total). Le bouddhisme (surtout chinois) et l'animisme sont toujours vivaces. Bali est majoritairement hindouiste.

Groupes ethniques : plus de 300 ethnies.

Sites inscrits au patrimoine de l'Unesco :

  • à Bali : le paysage culturel de la province de Bali : le système des subak en tant que manifestation de la philosophie du Tri Hita Karana ;
  • à Java : Borobudur ; Prambanan ; le site des premiers hommes de Sangiran ; le parc national d'Ujung Kulon ;
  • à Sumatra : les forêts tropicales ombrophiles ;

ailleurs en Indonésie : le parc national de Komodo (Petites Îles de la Sonde) ; le parc national de Lorentz (Papouasie).


Économie :

À partir de juillet 1997, l’Asie du Sud-Est connaît une terrible crise économique qui plonge l’Indonésie dans le chaos. Le Rupiah perd 80 % de sa valeur, l’inflation atteint 60 %, le PIB chute de 15 %, le taux de chômage explose... à tel point que de nombreux observateurs considérèrent l’Indonésie comme le pays le plus touché par cette crise.

Il faudra attendre 2004 et les lendemains d’une nouvelle crise, pétrolièrecette fois, pour que la croissance du PIB progresse de façon significative jusqu’à se stabiliser autour de 5 % ces dernières années. Les attentats de 2002 puis de 2005 à Bali, s’ils ont été terribles, n’ont en rien fait souffrir l’économie générale du pays, qui, point fort, n’est pas intimement liée à l’activité touristique. 

Une croissance soutenue et régulière (s’appuyant sur la consommation intérieure), des investissements internationaux en augmentation constante depuis une dizaine d’années et une classe moyenne qui croît progressivement... nombre de clignotants économiques sont au vert. L’Indonésie pointe même au 16e rang des puissances économiques mondiales.

Cela dit, beaucoup de chemin reste à parcourir, dans un pays fortement marqué par les inégalités sociales et qui se classe seulement, selon le FMI, au 117e rang mondial du PIB par habitant. 29 millions d’Indonésiens survivent toujours sous le seuil de pauvreté. L’inflation reste forte (autour de 6 %), mais le taux de chômage est relativement contenu (environ 6 %).

Les défis sont de taille pour le président Joko Widodo, qui a ciblé, au lendemain de son élection en 2014, deux priorités : l’éradication de la corruption, un mal qui ronge la société et l’économie indonésiennes depuis des dizaines d’années, et celle de la grande pauvreté

Premier pas, la mise en place d’un système de sécurité sociale, entamée en janvier 2014, avec l’ambition de couvrir l’ensemble de la population d’ici 2019.


Géo-Politique :

Les attentes portées sur le président Joko Widodo, premier « civil » a avoir occupé ce poste depuis Suharto, ont été déçues, en matière de droits de l’homme. La montée de l’intolérance, dans une population pourtant réputée pour son islam modéré, a incité les fondamentalistes à demander des mesures de plus en plus coercitives à l’encontre des homosexuels et de la « pornographie ».

Sur Internet, les réseaux sociaux ont été particulièrement visés. Plusieurs centaines de sites ont été bloqués. 

Dans l’île autonome d’Aceh, où la Charia est appliquée, les homosexuelssubissent toujours de multiples agressions. Une loi locale sanctionnant de coups de bâton de rotin les homosexuels ayant eu des relations sexuelles prouvées y a été adoptée en 2015. Des violences qui auraient largement débordé depuis dans d’autres régions.

Par ailleurs, les agressions physiques à l’encontre des communautés shia, chrétienne, ou ahmadie (musulmans chiites), la plupart du temps commises par des sunnites radicaux, se multiplient, en toute impunité. Des lois sur le blasphème appliquées au niveau local punissent à de lourdes peines de prison les personnes qui ont exprimé des opinions ou commis des actes jugés attentatoires à la religion.

Autre symptôme de ce durcissement religieux, plus de 50 000 extrémistes musulmans ont défilé début novembre 2016 à Djakarta, pour demander le départ de son gouverneur, un chrétien très populaire placé par Joko Widodo à la tête de la capitale. 

Les autorités ne cachent pas d’ailleurs leur inquiétude de voir émerger parmi la jeunesse indonésienne des velléités de choisir la voie djihadiste. C'est dans ce contexte que les attentats du 13 et 14 mai se sont manifestés.

L’armée continue de commettre des exactions sur les dizaines d’îles qui composent l’archipel, comme en Papouasie, où elle doit faire face à des attaques de groupes séparatistes. Mais les Papous semblent avoir gagné un important combat en septembre 2016. La Cour suprême leur a accordé la récupération d’une partie de leurs terres ancestrales, acquises par des entreprises étrangères. 

La présence militaire est très largement liée aux trafics, comme celui du bois précieux.

La situation des migrants préoccupe enfin les ONG, l’Indonésie étant traditionnellement une zone de transit vers l’Australie, qui leur interdit désormais tout accès.

Enfin, dans le cadre de la lutte contre la drogue, des séries d’exécutions impliquant notamment des ressortissants étrangers (Pays-Bas, Brésil, Nigeria, Vietnam, etc.) se sont poursuivies en 2016.


Merci le routard.

La roue libre

Mai 2018.