Voyager en famille, c’est un art de vivre. C’est goûter à de nouvelles libertés en créant d’autres compromis. C’est l’art de l’adaptation, L'art de la transition.

Voyager en famille, c’est essayer de prendre chaque instant sans se soucier du temps tout en écoutant son corps, son coeur et son esprit qui divaguent.

Voyager en famille, c’est douter puis saisir des moments de certitude. Accepter les mains tendues souvent inattendues. 

Voyager en famille, c’est l’art de pleurer de joie lorsque les moments partagés sont magiques, uniques.

Voyager en famille c’est l’art de ne pas céder à l’habitude, chaque instant est une surprise. C’est l’art du coup de coeur, rencontrer des âmes soeurs qu’on aurait rencontré nul par ailleurs.

Voyager en famille, c’est l’art de s’apprendre mutuellement. L’art de se découvrir soi même, rencontrer l’autre se découvrir ensemble.

Voyager en famille, c’est l’art de ne pas tout comprendre. Accepter de ne pas tout savoir, faire évoluer ses représentations. C’est l’art de perdre le contrôle de soi, s’extraire des trajectoires habituelles, se perdre, douter…puis retrouver son chemin et se trouver étrangement bien…



L'arrivée de Mamie et Marion 

2 phénomènes ces 2 là 

Quel bonheur de les voir là 

Après 15 h d'avion 

Et une attente un peu longue à l'immigration 

Ben oui on leur avait dit que ça ne passait pas les saucissons 

15 jours en Thaïlande 

Afin de quitter la météo normande 

Bangkok pendant 3 jours

Pour repérer un peu les alentours

Temple, 7 eleven et métro (aérien)

Bouddha allongé, pad thaï et bateau

10 h de descente vers Chumphon

3h de bateau pour koh Tao

15 mn de TUK TUK en plein sun 

Et enfin un peu de repos 

Le lendemain snorkeling et baignade 

Avec un bateau pour nous faire faire la balade 

Eau transparente, poissons incroyables

Corail et fonds marins inoubliables 

Traversée d'Est en Ouest 

Avec des routes pas toujours digestes 

Arrivée sur railey beach

Par la mer car la jungle est en friche

Dormir dans des cabanes en bois

Et directement sur les matelas?

Comme dirait Mamie 

C'est l'aventure de quelques nuits

Avant de se quitter sur Krabi

Les filles en avion et nous en taxi

Direction...


...Kho Lanta, 28 mars. Nous laissons mamie et Marion à l'aéroport de Krabie. Que de moments forts passés en leur compagnie.

On décide de partir pour Koh Lanta pour 2-3 jours. On y restera 10 jours. L' Art de ne rien programmer et se laisser aller à nos idées ou notre intériorité...



Fin de de la Thaïlande 

2 mois en tout

Elle est sacrément grande

Du nord au sud c'est complètement fou

Au sud le charme des plages

Des îles sous forme de gros villages

Quelle tranquillité !

Quelle simplicité !

Et ensuite un passage frontière 

Par la terre

15 jours en Malaisie 

Assez surprenant ce pays

Traversée de nouveaux paysages

Toujours autant de villages

Mais aussi des résidences sécurisées 

Parmi des buildings tous climatisés 

Et des constructions de plus en plus démesurées 

Des sirènes américanisées

Des fast food surdéveloppés

Et beaucoup moins chers que les bicoques d'à côté 

Constats peu réjouissants 

Heureusement il y a eu Tioman

Île dans un parc national protégé 

Alors la jungle y est préservée 

Des fonds marins magiques 

Dans un calme féerique 


Après 11 mois de voyage, les énergies continuent d’évoluer. On se surprend à aimer se rappeler les moments passés au cours du voyage. Les souvenirs des moments difficiles se mêlent aux moments magiques. Ensemble nous repensons ce que nous avons ressenti tout en ressentant ce que nous avons pensé. On relit ensemble les mots posés en début d’année...Nous prenons déjà conscience des chemins empruntés, des obstacles rencontrés. On est partis pour vérifier. On est heureux de voir nos intuitions de départ se réaliser. 

On comprend qu'il n'y a pas de vérité. Les principes de Transmission ne peuvent pas être hiérarchisés. 

La Transmission n'est pas une science. La Transmission n'est pas non plus un manuel de montage pour tenir en équilibre et avancer. 

La Transmission est elle art ? Existe t-il une mise en scène rêvée de la vie quotidienne ?

Assurément Non. 

Néanmoins, l’Art de la transmission n’a de sens que si elle s'inscrit dans l'expérience et le partage du sensible.

Plus qu'une intuition, le partage du sensible est pour nous une conviction, notre motivation.

L'art sous toutes ses formes constitue un formidable catalyseur d'expériences, un espace précieux de partage des sens...



8 avril, frontière malaisienne. Nous entrons dans ce pays avec deux représentations initiales : 

- une ancienne, le grand prix de formule 1 de Malaisie sur TF1 le dimanche matin faisant sauter Téléfoot du programme (#souvenirs de Thom)

- une plus récente et tragique : la perte des deux avions de ligne perdus en mer : 347 morts (#souvenirs de Pat)

Autant dire, que l'on entre dans ce pays sans attente ni attachement et c'est plutôt agréable...Et si on se laissait surprendre...

Dimanche soir, nous arrivons en bus au nord de l'île de Penang. Nous avons trouvé un appart à louer dans une tour de 33 étages avec piscine donnant sur la mer. Le littoral est entièrement saturé de tours, de résidences sécurisées et de grands complexes hôteliers. Ça nous change de Koh Lanta.

La Malaisie est presque toute musulmane. Bien que l'islam soit la religion d'État, la liberté de culte semble garantie. Sur la côte Est du pays, une interprétation très conservatrice de l'islam perdure. La charia est en vigueur dans certaines régions. On applique les codes locaux : on se baigne en tee-shirt.

L'entrée de la Malaisie dans la consommation de masse donne lieu à des scènes surprenantes. Des affiches publicitaires de 3m par 4m représentant une femme voilée qui fait la promotion d'un tube de maquillage. On les retrouve en ville sur les façades ou sur l'autoroute sur de grands portiques métalliques installés en plein champ.

Notre regard est à l'affût. Tout ce qui nous entoure est nouveau. 

En attendant le bus, nous observons une scène inattendue : un petit garçon de 4 ans entièrement nu joue sur le trottoir avec une bouteille sur la tête. Derrière assise sur une chaise, une femme entièrement voilée assure la surveillance : sa soeur, sa maman, sa grand mère ? Ces expériences sont vécues pour nous comme un choc des extrêmes. Nous voyons des mondes qui s'entrechoquent avec une vitesse folle. 


Depuis le début du voyage, nous voyons des sociétés qui se transforment sous nos yeux. Des images resteront : 

-Des migrants au port de Patras qui tentent leur chance : il n'y a pas que les touristes que l'on voit se déplacer.

-Des moines avec les iPhone qui nous demandent en selfie. Etrange monde de voir les moines « geeker » et moins méditer : est-ce cela la modernité ?

- L'ensemble des rizières d'Asie sous glyphosate. C'est l'image devenue commune, celle du paysan qui pulvérise son champ. A Bali dans les rizières rurales, on retrouve les mêmes odeurs chimiques : on leur fait croire que c'est l'avenir.

- Le géant chinois qui modifie tout sur son passage : démographie, béton, projets pharaoniques. En préparant la suite du voyage on vient d'apprendre que la Chine vient d’accepter 15 milliards d’investissement pour « moderniser » les Philippines : peut-on moderniser sans essentiellement bétonner ?

- Plus récemment, des bombes qui explosent à quelques kilomètres de notre hébergement nous rappellent la prudence. En même temps, Paris est sous le choc après une attaque au couteau : Ces extrémités ne seraient-elle pas en manque de spiritualité ?


Ainsi, tout change, tout évolue, tout se modifie.

Avec les technologies de la communication, le temps et l’espace ne cessent de se réduire ; avec la mondialisation des échanges, le travail est en mutation et l'uniformisation se généralise ; avec les flux migratoires et les métissages, les identités sont questionnés ; avec la crise du capitalisme, le réchauffement de la planète, la démographie mondiale en plein essor, les intégrismes religieux...le doute et l'incertitude s'offrent à nous...

Le monde accélère. Rien ne sera plus jamais comme avant. Une telle mutation anthropologique constitue, pour le champ de l’art et de la culture, comme pour celui de l’éducation, à la fois une chance et une crainte. C’est une chance pour l’émergence d’un monde nouveau, ouvert à toutes les créations et aux inventions du possible, à tous les métissages de formes, à la diversité culturelle.

Mais c’est aussi la crainte de ne rien maîtriser de l’avenir, de voir exploser les valeurs et les codes sociaux qui fondent notre vivre ensemble, de constater le retour des pires régressions...

Dans ce contexte mondialisé, deux questions centrales nous sont posées. 

Quelle Transmission ? 

Quelle Culture ?


12 avril. Quelques jours à George Town pour son centre historique classé à l'UNESCO. Capitale gastronomique de l'Asie avec son mélange des 5 cuisines, la ville offre qualité et diversité. Commence cette semaine le Penang international Food Festival. On en salive déjà. Depuis une décennie L'art urbain tient une place importante à Georges Town avec quelques oeuvres mondialement connues. En 2010, le gouvernement de Penang a commandé au studio Sculptures At Work une série de caricatures en fer forgé. Ces oeuvres artistiques en 3D fixées sur les murs dans les rues de Georges Town représentent avec humour les coutumes et le patrimoine local. Parallèlement, l'artiste lituanien Ernest Zacharevic a réalisé sur commande en 2012 une série de peintures murales. L'art urbain s'est développé dans toutes les rues. Les oeuvres connaissent un grand succès et certaines sont devenues de véritables sites touristiques. 

Une ville surprenante qui n'a rien à voir avec ce que l'on a vu auparavant...Durant 3 jours, on a adoré partir à la recherche de tous ces grafs disséminés sur les murs de la ville. 

Un savant mélange d'histoire, de tradition, de patrimoine agrémenté d'une dynamique artistique avec des oeuvres contemporaines accessibles à tous...

Heureusement, le patrimoine classé de Georges Town restera préservé. Il pourra être ainsi protégé de l'uniformisation grandissante qui règne autour : tours multi étages, « bétonnisation », complexes hôteliers, commerces surdimensionnés temples de consommation...

Le dynamisme artistique qui s'y développe est une formidable occasion d'y faire une expérience sensible tout en partageant la richesse de son histoire. C'est peut être cela la modernité : être sans avoir...


On le redit, l’éducation, c’est la question de la transmission. Face à la complexité croissante du monde que veut-on, que peut-on transmettre aux générations futures ? 

Quelles connaissances, quels savoir être, quels langages, quelles histoires, quelles traditions, quelles patrimoines, quelles valeurs ? 

Quel « socle commun » des connaissances ? Et selon quelles méthodes, quelles pédagogies ? Nous savons désormais qu’en éducation comme en art "la forme, c’est le fond" et que l’on enseigne autant ce que l’on est que ce que l’on sait. Contenus et méthodes sont intimement liés. Celui qui transmet est aussi important que ce qu'il transmet. 


L’Art, la culture, c’est la question du partage. Face à la grande proposition mondiale des images et des formes, face à la multiplication des propositions de toute nature et aux assauts répétés des industriels pour s’emparer du « temps de cerveau disponible », que reste-t-il de l’imaginaire commun d’une famille, d’une communauté, d’une société ? 

Face à une culture éclatée en demande de repères, il n’existe quasiment plus aucun espace symbolique de partage de l’imaginaire. Le partage d'expérience du sensible est dissous et avec lui l’identité même des individus, des groupes, des sociétés. Seul l'individualisme semble y trouver son compte, mais qu’en est-il de la liberté, de la solidarité et du partage, c’est-à-dire de la culture commune qui fonde une société ? 


Comment définir l'art de la Transmission ?

Comment faire ? Quoi transmettre ? A qui ? Pour quoi ? Pourquoi ? Et au fond, dans quel but ?


14 avril. Capitale de la Malaisie. Kuala Lumpur est surprenante avec ses tours ultras modernes. Ce soir dans notre appart au 23eme étage avec piscine on profite de la jungle urbaine...

A deux pas de notre appartement se trouve le Klpac, le seul théâtre indépendant de Malaisie.

En 1995, deux passionnés Faridah Merican et Joe Hashamont créent l'histoire en construisant le premier théâtre privé en Malaisie en dessous de Dataran Merdeka.

En 2003, des pluies violentes et soudaines ont inondé la capitale et détruit entièrement le complexe souterrain de The Actors Studio. C'est à la suite de cette tragédie qu'est né le Centre des arts de la scène de Kuala Lumpur (klpac).

Le Centre est une organisation à but non lucratif.

Il a été un lieu pour la communauté artistique et un espace d'accueil pour les troupes étrangères.

Une icône artistique et culturelle, monument historique, conception architecturale primée...le théâtre peut se vanter de quelques réussites.

Mais c'est tout autre chose qui attira notre curiosité.

Depuis 20 ans le théâtre propose également un programme qui permet aux membres de la communauté défavorisée d'expérimenter la magie des arts de la scène. Il organise des conférences gratuites, des visites guidées, des formations à la performance, des ateliers de théâtre et des billets gratuits pour les spectateurs pour les plus démunis.

Le projet s'articule autour de plusieurs entrées.

En voici un extrait :

"Améliorer l'accès aux arts pour leur permettre d'en faire l'expérience.

Enrichir les vies redonner de la couleur à leurs vies, les élever et les aider à se reconnecter avec la société.

Le développement personnel les dotent de compétences telles que le travail d'équipe, la confiance en soi, le partage et la communication.

Les arts peuvent être une forme de thérapie pour ceux qui ont souffert d'un traumatisme en les aidant à s'ouvrir, à exprimer leurs blessures et à les accepter."


C’est au carrefour de l’éducation, de la formation, de la culture et de l'art thérapie que nous travaillons avec conviction depuis plusieurs décennies.

Créations, expérimentations, accompagnement, enseignement, formations des enseignants sont autant de démarches engagées pour proposer des pratiques, des expériences « par l’art » autant que « pour l’art ». Offrir aux enfants et aux jeunes un champ d’expérimentation et d’expression à leur mesure ; accompagner le développement de la vie artistique pour une sensibilisation des jeunes publics aux arts contemporains...

L'expérience artistique partagée aurait 3 enjeux pour nos jeunes :

Permettre la distinction entre l’œuvre et le produit. 

Permettre la distinction entre le partage du sensible et la consommation. 

Permettre la distinction entre l'être et l'avoir.


Plongeon dans la jungle urbaine.

De Singapour la mondaine

Au moins 4 contrôles différents 

Pour passer la frontière de ce géant 

Passage de bidonvilles malaisiens 

Et de ponts, barbelés vilains

Avant d'arriver

Dans le luxe de la cité 

Toute illuminée 

Toute démesurée 

On dormira à little India 

En plein cœur du brouhaha 

Au premier abord pays très séduisant 

Tout y est très sécurisant 

D'une très grande propreté 

Des architectures bien pensées 

Entourées d'une nature bien maîtrisée 

Des immenses parcs de jeux en toute gratuité

Des espaces culturels de toute beauté 

Tout est fait pour bien consommer

Étrange cette confrontation 

A autant de perfection 

Est-il plaisant d'y vivre tout le temps

Avec cette sensation que tout soit brillant...?


23 avril. Après quelques heures à la frontière, nous arrivons dans la ville Etat la plus chère du monde : Singapour. Rapidement nous percevons la perfection à chaque coin de rue. Urbanisation sophistiquée mêlée à la végétation tropicale. Tout est parfait. Même les billets de banque affichent les volontés du gouvernement : "Education, Art et Sport"

Le musée des sciences propose une rétrospective du street art depuis 30 ans avec tous les artistes de référence. Sans hésiter on y fonce. Architecture futuriste, salle d'exposition remarquable. Visite pédagogique, didactique avec l'apport du numérique. Tout est parfait...

Singapour a fait du développement des arts une de ses priorités. A côté d’initiatives propres à flatter l’image luxueuse de Singapour, cette ouverture bénéficie également aux initiatives artistiques plus modestes, et c'est plutôt encourageant...

Les projets d’arts ambitieux poussent comme des champignons, le climat monétaire est propice : Galerie d’Art luxueuses (Gillman Barraks, Ode to Art, Opera Gallery), préparation de la Pinacothèque de Singapour, succès croissant de l’Art Fair, création de la future National Art Gallery dans les anciens bâtiments de la Suprême Court. Singapour, ne fait pas les choses à moitié... Quand l'argent est là tout va...

Le lendemain, en prenant le pont piéton qui surplombe la City on comprend que la ville fut pensée comme dans la Grèce antique à une exception près.

Au coeur de la ville, un théâtre en plein air pouvant accueillir quelques milliers de spectateurs, un plateau flottant et en fond de scène les tours de la finance. Ces dernières (à la différence de la Grèce antique) ont pris la place de l'Assemblée du peuple : le Démos.

Cette perfection n'est résolument pas tournée vers la Transmission mais bien conçue comme un pur produit de consommation...

Depuis plusieurs années, les élèves de Singapour sont les plus performants en mathématiques selon l'enquête mondiale PISA. Sa méthode est devenue un produit qui se vend sous la forme de manuels scolaires. Est ce qu'une simple méthode pourrait à elle seule expliquer ce niveau de performance ?

Non. Sur place ce qui frappe, c'est l'absence de mixité. Ici, dans la ville Etat la plus chère du monde, presque tous les élèves sont issus de familles aisées et culturellement proche de l'Ecole. Singapour est sur une île coupée du monde. Elle est connectée à la Malaisie par un pont. Le matin et le soir, des milliers de Malais passent la frontière pour survivre grâce aux petits boulots. De l'autre côté du pont, les élèves dorment dans des cabanes auto-construites et se lavent à la rivière.

Ici aussi ce qui frappe c'est l'absence de mixité.

Demain on prend l'avion...



26 avril. Après 2 heures de vol nous voici en Indonésie. Négociation chaleureuse avec les taxis. Bienvenue à Bali. Nous prenons la direction Ubud centre de l'île. Nous passons à côté de Pura Taman Saraswati temple hindou à la gloire de Dewi Saraswati déesse de la Sagesse et des Arts... Tout un symbole !

L'ambiance est apaisée. Chaque maison à son temple. Les sculptures sont détaillées. Les matières utilisées sont variées. A peine arrivés nous sommes déjà charmés.

Le dynamisme de sa vie artistique fait de Bali bien plus qu'une destination tropicale. Peintures, sculptures, danses et musiques traduisent le talent naturel et historique des Balinais. Un héritage qu'Antonin Artaud découvre lors de l'exposition universelle de 1931. Cette révélation sera à l'origine de la théorie qu'il développera dans "le théâtre et son double". La Transmission n'a pas de frontière. 


Welcome to Bali 

Cette île c'est le paradis

Avec Pauline un petit tour d'Indonésie 

A découvrir leur réelle joie de vie

A commencer par Ubud 

Idéal pour découvrir leurs habitudes 

Les temples au cœur de chaque maison

Décorés sculptés avec précision 

Donnent cette ambiance apaisée 

Qui donne envie de prolonger

Après Amed, le volcan bathur 

Puis les gili sans voitures 

Programme poulpes statues immergées 

Tortues plage et farniente 

Au sud de Lombok les plages payantes 

Ont été pour nous décevantes 

Remblais et tour en construction 

Font de la région une future destination 

Et tout ce béton a l'horizon 

Ne nuit pas qu'à la végétation 

Heureusement les plages de l'Ouest 

Ont permis quelques siestes

Et surtout de surfer

Sur les vagues déchaînées

L'arrivée à Gili Gede 

Dans la cabane de crusoe

A été une déconnexion assurée 

Seuls sur l'île des moments rêvés 

Puis retour à la réalité 

Pauline "il faut rentrer"

Lembongan nous attend

Sortie en mer avec courants violents

Vomis et maux d'estomacs

Le prix à payer pour voir les raies mantas


28 avril. Pauline est arrivée après 24 heures de trajet. Une nuit pour récupérer demain ascension du Volcan Batur au nord de l'île. Motivés.

Pendant 15 jours nous avons sillonné Bali et Lombok, découvert les îles Gili sans jamais s'arrêter. On a adoré se retrouver, passer de longues soirées à refaire notre monde. Poser des mots sur notre intériorité. Plonger dans des eaux bleutées. Dessiner des cartes de géographie de la pensée. Goûter des plats épicés. Imaginer des mises en scène, des histoires avec des scénographies colorées.

Échanger nos avancées. Partager nos peurs projetées. Parcourir de longue distance en deux roues motorisées....

Merci Pauline pour cette petite virée. Et merci encore pour ton oeil avisé de re-lectrice expérimentée....


Le voyage permet de vérifier. C'est bien le partage de l'expérience, la rencontre avec l'autre qui est source de créativité.

La Transmission, ce sont avant tout des individus, des rencontres, des engagements, des relais, des aventures humaines axées sur le partage d'expérience.

Or, en France ce que l'on nomme l’éducation artistique et culturelle, ce sont souvent des dispositifs, des cadres de travail, des lois, des projets, des programmes...

Au fond, il apparaît que la question de la transmission et du partage intéresse assez peu, dès lors qu’il s’agit de transmettre véritablement le sens d'un développement de la personne.

L’éducation artistique et culturelle, telle qu’elle est aujourd’hui conçue de manière dominante et institutionnelle, relève largement de la formation de consommateurs éclairés. Plus que des individus critiques et créatifs, on espère, par l’école du spectateur comme par l’histoire des arts, désormais obligatoire, construire progressivement un vaste public pour les institutions culturelles en mal de statistiques positives de fréquentation. Sous couvert de transmission par l’histoire des arts et de généralisation de l’éducation artistique, il faut « toucher » tout le monde, remplir de connaissances en s'éloignant des dynamiques de projets collectifs qui fondent le partage et l'expérience...

Voici le choix assumé par nos politiques aujourd’hui.


Mais alors, que faire ? 

Reprendre les essentiels. 

Réaffirmer à nouveau quelques intuitions : 

C’est l’activité personnelle via l’expérience qui fonde avant tout notre rapport à l’art et à la culture. C’est bien l’expérience qui fonde la pensée, et non l’inverse.

Il importe plus d’apprendre à apprendre que d’accumuler des connaissances abstraites.

La culture du résultat n’a strictement rien à voir avec les résultats d’une véritable culture.

L'important n’est pas d’accéder à la culture mais de pouvoir se construire par elle.


Rappeler peut-être simplement que c’est par le partage, la rencontre et l'expérience que l’on transmet le mieux...


L'Art ou libre 

Mai 2018